Nous sommes de plus en plus nombreuses à nous confronter à ce chemin, cette expérience avec un résultat miraculeux ou au contraire douloureux.
Quelque soit ce résultat nous en sortons changées, bouleversées…Alors j’avais envie de te partager ces quelques mots pour rompre le silence et partager ; pour lutter contre cet isolement que peut amener une PMA ; pour parler de cette souffrance que peu de femmes parlent…parce que la PMA, c’est encore un tabou…
Mon corps m’a trahi (encore une fois)
Oui ce corps, ce corps sous le dictat des tendances. Ce corps objet qui pour nombre de femmes est un corps douleur ou fonctionnel, comme détaché d’elles. Nombre de femmes me confient en séance qu’elles ne supportent pas leurs corps, il est disgracieux, « ho et puis ce bide et ses cuisses ; mes lunes, un enfer… ; mes seins, je préfère les cacher ».
Nombre de femmes associent leurs corps à leur vulnérabilité. Non pas la vulnérabilité qui transporte (oui la vulnérabilité qui permet d’entrer en contact avec les autres via l’empathie et la bienveillance) mais la vulnérabilité subie (encore une fois) par nos sociétés « je ne supporte plus d’être relookée comme ça dans la rue » voir pire ce corps qui aura subi agressions et violences sexuelles.
Et puis il y a ce jour où quelque soit la situation, on t’annonce qu’il y a une solution pour toi si tu veux faire un enfant, la PMA. Quelle bonne nouvelle, il y a malgré tout une solution au problème, pour contrer ce corps qui ne veut pas enfanter alors que tu en rêves depuis tant d’années…
Un espoir, la PMA
La PMA ? Prête à tout, prête à tout accepter pour voir ce rêve se réaliser : les piqures, les hormones, les analyses, les prises de sang, les échographies, les hormones, la fatigue physique qui s’installe sur ce parcours au long cours, la fatigue psychique, les nerfs qui lâchent…Doudou qui est là, impuissant…Il imagine ce que tu traverses, il est présent à tes côtés mais il ne peut pas comprendre…Les douleurs qui s’installent dans ton abdomen, la lourdeur dans ton corps…
Alors pour te soulager, tout y passe : naturopathie, acupuncture, osthéo, sophrologie…Encore une course effrénée de rdv. Tout faire comme il faut, tout donner, se donner toutes les chances..
Et puis il faut aussi faire face au travail. En parler à son·sa chef·fe ? A ses collègues ? Aménager son temps de travail ? Je compenserai mes absences liées aux analyses en travaillant le soir ?
Les doutes de la PMA
La dernière ligne droite, l’optimisme qui commence à s’installer. Oh oui ces follicules qui se développement.
« Comment vous allez aujourd’hui ?, me demande-t-on à l’échographie ou pendant la prise de sang.
- Ben je suis fatiguée ce matin et…
- Oui bon ben comme tout le monde ! » me répond-on.
Les amis·es, la famille qui sont présents·es mais auprès de qui on peine à se confier, pour ne pas les embêter, ni les déranger…Peur de devenir relou et puis tout simplement fatiguée..
Avec doudou on s’emballe, la ponction arrive, 10 follicules prélevés !!! YOUOOOUUU, 2 transférables et 2 en attente…On est up up up et méga confiants avec doudou…
L’espoir de la PMA
2 semaines à attendre, 2 semaines, certainement les plus longues de ta vie. Concrètement, on t’a transféré 1, 2 ou 3 embryons…Combien en restera-t-il ? Mais est-ce qu’il en restera ? 2 semaines où ton entourage te demandera « alors ça a marché ? »
Oui parce que tu as eu un arrêt maladie après le prélèvement d’ovocytes, pour te reposer, pour récupérer alors tout le monde pense que ça a été…mais ces 2 semaines sont longues, tellement longues….Les 1er saignements : spotting ou règles ?
Epilogue
Oui la PMA est une avancée spectaculaire qui permet à chacune d’entre nous de réaliser ce rêve, si c’est le tien, d’être maman. C’est merveilleux et fantastique !
On parle bien de parcours PMA soit de la force, endurance, courage nécessaire et que nous avons toutes en nous lorsque nous réalisons nos rêves.
Mais tu as aussi le droit de craquer, pleurer, te reposer, écouter ton corps, demander de l’aide, te faire accompagnée car la PMA reste un parcours long qui s’ajoute aux longues années de tentatives infructueuses.
Oui tu as le droit de déposer tout ce que tu ressens.