Changement : transformer la colère pour amorcer le changement
Oui oui oui 2021 sera l’année du changement, de la transformation ! Envie de changer de boulot, envie de changer de logement, envie de changer de cadre de vie, envie de revenir à l’essentiel, ralentir, être moins stressé·e, revenir à soi ou réaliser ses rêves… Qu’importe, c’est décidé ; ce sera Mon Année. Ok, je suis en phase avec moi, je sais que je veux changer, mais changer quoi au juste ? Qu’est-ce que je veux vraiment ?
Un changement se joue à 3 niveaux : cognitif, émotionnel et comportemental
Un changement se joue à travers 3 pendants de notre personne : le cognitif, l’émotionnel et le comportemental.
Sur le plan cognitif, il s’agit de comprendre et définir les motivations, le sens et les raisons qui rendent nécessaires ce changement et quel en est l’objectif. C’est la prise de conscience.
Après cette prise de conscience, entrent en jeu les émotions. Ce changement doit être désirable et le plaisir apporté par ce changement doit être supérieur au désagrément apporté par l’abandon de la situation ancienne.
Intégrer et comprendre les émotions dans le changement
Etymologiquement, le mot « émotion » vient du latin « e movere », qui veut dire « ébranler », « mettre en mouvement ». Isabelle FILOZAT dans son livre « Que se passe-t-il en moi ou Comment bien vivre avec ses émotions » qualifie l’émotion comme une réponse physiologique à une stimulation. C’est un mouvement qui sort. Hors, nous sommes peu nombreux·ses à oser exprimer voir même ressentir nos émotions. Pourtant les émotions ont un rôle vital dans nos vies. Elles nous permettent de réagir face à un évènement extérieur tout en régulant l’état interne de notre organisme pour maintenir son intégrité.
En effet, lorsqu’une émotion apparaît, l’organisme est bouleversé tant au niveau circulatoire, respiratoire, digestif, glandulaire, cardiaque…et ce quelque soit l’intensité du choc. Ces réactions peuvent être provisoires et disparaître rapidement. Mais, si les émotions sont répétées et non évacuées, elles s’inscrivent à terme dans notre corps, dans nos zones de fragilité, entraînant ainsi l’apparition de symptômes (tensions, maux de tête, brulures d’estomac, maux de ventre, ventre ballonné, nez bouché…)
Accepter la colère, moteur du changement
Quand on rêve de changer quelque chose dans sa vie, on ressent de la lassitude, un ras-le-bol, un certain « je n’en peux plus… ». Que cache-t-il ? De la colère, tout simplement. La colère est une émotion vitale, elle permet de se protéger et de penser à soi. La colère permet de mobiliser notre énergie pour faire bouger ou changer les choses quand notamment les comportements des autres ou nos propres comportements ne nous conviennent pas.
Quand on pense colère, on imagine tout de suite les cris, le scandale, les objets qui volent ou cassés. Oui la colère est mal vue et redoutée. Et pourtant une colère peut être positive car elle va donner l’énergie pour dépasser ses frustrations, ce sentiment d’injustice, cette impression de non-respect du territoire, du manque de liberté et de mouvement. La colère va donner l’énergie pour trouver une solution et résoudre ce problème. Exprimer son mécontentement et ce dont on ne veut plus pour identifier nos réels besoins et pourquoi amorcer un changement. Quel sera le bénéfice de ce changement et pourquoi ça vaudra le coup.
Avant de devenir thérapeute, je travaillais dans l’humanitaire. En 2018, j’intégrais le siège d’une ONG pour pouvoir réaliser en parallèle ma formation de sophrologue. Je n’en avais pas conscience à l’époque mais je bouillonnais au travail. J’avais identifié que je ne voulais plus travailler dans ce secteur, par contre je n’avais pas identifié que j’avais énormément de colère et notamment envers moi-même. Après une journée chargée, je ressentais de l’agacement…ras-le-bol des ces réunions sans fin et sans sens, ras-le-bol de ces tableurs de suivi à remplir, ras-le-bol de ces écritures de projet et de ces rapports/bilans de projet….Où était l’humain et l’humanité dans tout ça ? Et puis, je n’avais jamais le temps de faire les tâches qui avaient du sens pour moi.
Aujourd’hui avec du recul, je me rends compte que tout me semblait « invasif » et que j’avais cette désagréable impression de ne pas pouvoir prendre du temps pour moi et gérer à ma guise mon travail et ses missions, soit je ne ne pensais plus à moi. Plus rien ne me convenait.
En exprimant ma colère et mon ras-le-bol (à travers le sport ou le soir avec mon conjoint), petit à petit je clarifiais mes nouvelles envies et mes réels besoins. Revenir à ce qui m’animait, l’humain, sa quête de liberté…
Mieux vivre ses émotions pour aborder le changement avec sérénité et vitalité
Vous l’aurez compris, amorcer un changement demande d’être au clair avec soi. Mieux comprendre et gérer ses émotions pour ne plus être pollué·e par les réflexions autour de soi et concentrer toute son énergie sur ce qui est important pour soi, ce qui a du sens pour soi et l’affirmer avec joie pour retrouver sa part de liberté et d’affirmation de soi.
Pendant ce long cheminement, reconversion professionnelle, changement de cadre de vie, j’ai eu la chance d’être accompagnée par une sophrologue qui m’a amenée à écouter mes émotions, et notamment la colère et la peur très présentes et très vives et que je n’avais pas appris à exprimer. Elles restaient en boucle dans ma tête et elles bouillonnaient dans mon ventre.
Travailler sur la gestion de ses émotions pour comprendre ce qui nous anime et identifier nos forces internes est une étape indispensable pour amorcer le changement. Et vous, avez-vous identifiez quelle émotion vous anime dans le changement ? La colère ? La peur ? Cette émotion, est-elle une énergie positive qui vous pousse à mettre en place des actions ou êtes-vous bloquée à l’heure actuelle ?