Au moment où j’écris cet article, la tempête Ciaran agite la Terre et ses mers…créant chez certains•es de l’indifférence, chez d’autres de l’inquiétude ou de la colère voir de la résignation.
Je suis aussi plongée depuis quelques jours dans un bouquin fort intéressant, découvert au hasard des flâneries de la librairie indépendante du coin "Petit guide de survie pour éco-anxieux" de Charline SCHMERBER.
Comprendre l’éco-anxiété aujourd’hui
L’eco-anxiété est une pathologie contemporaine qui me touche. De par mes convictions politiques, pour une paix sociale et environnementale, mais parce qu’elle montre aussi, selon moi, notre volonté à nous responsabiliser et faire sens ensemble. Parce que quelque part, si on en entend autant parler ; c’est qu’une prise de conscience collective est présente !
L’ anxiété se définit comme un état de trouble psychique causé par la crainte d’un danger. Cela peut être une réaction normale qui devient une maladie lorsqu’aucun évènement ne justifie cette anxiété.
Travailler sur l’anxiété est essentielle, car elle amène souvent à se poser des questions sur la vie et la mort. L’anxiété fait partie de la grande familles de la PEUR. La peur, le besoin de protection, d’aide ou réconfort par rapport à un danger imminent. L’anxiété est cela dit plus complexe, car la source du danger reste indéterminée et confuse. Autant la peur révèle l’instant de survie avec des réactions physiologiques fortes (montée de l’adrénaline pour nous mettre en action pour rester en vie) ; autant l’anxiété nous confronte à notre liberté de choix selon le célèbre philosophe Kierkegaard.
Aujourd’hui l’actualité amène des questionnements et des incertitudes et l’environnement ambiant nous rappelle certes à nos responsabilités mais en faisant non plus appel à l’anxiété qui sous-entend un choix et une éventuelle mise en action possible. NON aujourd’hui l’actualité entretient la peur.
Comprendre l’inconscient collectif de Jung et son impact dans nos sociétés
Cette peur augmente notre stress et met tout notre corps physiologique et notre mental en alerte, multipliant les tensions physiologiques et psychiques…C’est cet état latent, cet environnement que tu ressens dans notre société. Cette lourdeur…
Jung, à travers la notion d’inconscient collectif, considère que nous sommes tous reliés inconsciemment tant par la transmission que l’imaginaire collectif entretenu par les légendes, contes et histoires (inclus série et films). Nous sommes reliés à travers ces représentations, ces idées, ces images communes, transmises de génération en génération.
C’est ces clivages que nous retrouvons entre la génération post 68, baby-boomer et Z et que nous comprenons dans l’évolution du féminisme et de notre rapport à la Terre.
Réveiller les archétypes
Parmi les matériaux que l’on retrouve dans l'inconscient collectif, outre la mémoire, les croyances et idéologies, les stéréotypes et projections, on y retrouve les archétypes = personnages ou symboles universels de contes, mythes, légendes, folklore, rites…Ces archétypes suscitent des émotions vivent et intenses. L’archétypes est intemporel et se transmet de générations en générations.
L’archétype du mois, l’Alchimiste ! Celui, Celle qui transforme. L’Alchimiste traverse l’obscurité et n’a pas peur de ses ombres. L’Alchimiste n’est pas effrayé ni par les fins de cycle, ni la mort car iel sait que toute transformation passe par une fin et iel réveille le feu en nous pour aller vers ce renouveau.
Dans ces zones d’ombre, l’alchimiste c’est la colère, la peur, la manipulation, l’hyper-contrôle, la rancune, la déprime, l’angoisse, l’auto-destructrice, les addictions, la peur du changement.
Ce que je veux te dire par là, quand je te parle de ces apports de la psychologie analytique, c’est se rappeler que nous avons ce lien invisible qui construit nos histories et mémoires mais qui est aussi palpable aujourd’hui dans nos injustices sociales et environnementales, dans cette violence ambiante.
Car si tu relies bien les zones d’ombre de l’archétype de l’Alchimiste, nombre d’entre nous y retrouvons et n’avons pas encore trouvé la clef pour en sortir.
Pour se mettre en action collectivement
Oui c’est essentiel de travailler en thérapies individuelle, comprendre sa mécanique psychologique pour dépasser une crise ou mettre en place un changement dans ta vie…mais n’oublie pas que comme tout colibri, tu participes, tu fais partie d’un groupe, d’une société…Tu as besoin de de ce groupe pour t’identifier, pour te sentir appartenir. Le sentiment d’appartenance est l’un des besoins essentiels de la pyramide de Maslow, celui qui est accessible une fois mis•e en sécurité et indispensable pour avoir une bonne estime de soi.
Et c’est justement parce que tu identifies aussi tes parts d’ombre , tes croyances (tant positives que négatives), tes scénarios de vie que tu es légitime pour partager ton ressenti et ton expérience.
Mon inspiration, lorsque je travaillais dans l’humanitaire et aujourd’hui en tant que thérapeute, est d’oeuvrer ou contribuer à une justice sociale & environnementale ou une paix sociale et environnementale. Selon mon humeur, je parle de justice car je réveille mon sentiment de révolte (et donc de colère, angoisse, rancune…soit ma part d’ombre dans l’archétype de l’Alchimiste) ; ou je peux parler de paix quand j’utilise le feu de l’Alchimiste pour mettre en lumière et action les changements de société auxquels j’aspire par ma contribution à des actions collectives.
Contribuer, se rassembler, partager, faire évoluer la mémoire collective et se transmettre de génération en génération, entres soeurs, entre frères ; c’est notre richesse, c’est notre puissance.