Mon enfance, non vraiment je n’ai pas à me plaindre. Mes parents étaient présents et m’aimaient. Mes frères et soeurs ? On était bagarreurs mais qui ne l’est pas enfant ? D’ailleurs, moi je faisais pas trop de bruit. Ma soeur créait tellement de soucis à mes parents que je voulais pas en rajouter.
Alors pourquoi, malgré mon enfance dorée, chanceuse ; je n’ai pas confiance en moi aujourd’hui, je ne sais pas ce que je veux réellement dans ma vie, je ne prends plus de plaisir au lit et dans mon taf…Je me sens bloquée, je sais qu’il faut changer quelques chose mais je ne sais pas quoi…Peut-être qu’il me manque du sens aujourd’hui dans ma vie ? C’est la crise de la 30aine, 40 aine, 50aine non ? En tout cas, ce que je sais c’est que je ne suis pas heureux·se, que le bonheur, je ne sais même plus ce que c’est…
Tout se joue avant 6 ans ? Dodson
En dehors de la prise de conscience intéressante sur le développement de l’enfant et l’impact de l’éducation et la pression parentale qui en découle (sois parfait·e en tant que parent), l’analyse transactionnelle et Steiner nous explique comment se construit la mécanique psychologique et renforce la triangulation des relations père/mère/enfant de Freud.
Enfant, avec notre structure de personnalité, nous écrivons différents scénarios dans tout domaine de vie (couple, amis, travail, argent…). Enfant, la partie rationnelle (neocortex/cognitif) de notre cerveau n’est pas encore tout à fait mûre par opposition au limbique (émotion et prise de décision) qui domine.
Tous ces scénarios sont donc plutôt écrits avec une composante émotionnelle encore non construite et plutôt en mode binaire comme un enfant (j’aime/j’aime pas ; c’est beau/c’est moche ; trop bien/trop nul)…Tous ces scénarios sont donc plutôt dans le drama…
Ces scénarios certes écrits avec notre perception (encore une fois d’enfant) sont le résultat de ce que nous observons des figures parentales, de ce que nous observons de la vie de tous les jours en tant qu’enfant mais aussi à travers les histoires, les contes, les chansons, les films…
C’est ici que se juxtaposent toutes les croyances (positives et limitantes), les injonctions familiales, culturelles, éducatives, sociétales…
Comprendre le processus d’individuation de Jung
C’est pour cela qu’adulte, nous avons ce sentiment de reproduire ou perpétuer des schémas familiaux qui ne nous correspondent pourtant guère mais difficile de sortir de ses scénarios..
Difficile de sortir de ces schémas si enfant, je me suis adapté·e aux exigences des autres. Si pendant + de 20 ans, j’ai mis de côté, sacrifié mes envies et besoins pour les autres ; difficile d’identifier mes désirs.
C’est ça le processus d’individuation de Jung, revenir à soi et se défaire du mimétisme familial et sociétal pour redevenir un être singulier, celui que je suis réellement au plus profond de moi.
Cet être qui n’a plus peur de dire non aux autres et qui ose faire des choses pour lui, celui qui connait ses désirs profonds (valeurs, sens, plaisirs) et qui chemine sur la route du bonheur, celui qui ose se faire plaisir sans culpabiliser, celui qui connait ses limites et qui assume son quotidien sans se mettre de pression maladive, celui s’exprime et s’affirme et reprends sa place dans sa vie, celui qui décide de réinterpréter ses scénarios de vie avec la sagesse et la maturité d’aujourd’hui (et non plus gouverné par l’enfant de 4 ans qui a écrit ces scénarios).
Et c’est parce que je réveille cette puissance en moi à travers l’identification et l’expression de mes désirs les plus profonds que je redeviens acteur et actrice de ma vie, que je me libère des injonctions, que je transforme ces croyances limitantes et que j’ose enfin réorienter mes idées, mes pensées et mettre en place des actions alignées, justes pour moi : me mettre à distance de la société, de la domination, du jugement et du regard des autres.
Alors oseras-tu ce pas avec moi Darling ?