1 an plus tard, le bilan d’une reconversion professionnelle, d’un changement de vie
Il y a 1 an, au 31 mai 2020, je cliquais sur ce bouton, « vous confirmez votre choix » : celui de femme entrepreneure. Quoi, t’es sûre que tu veux te lancer en plein confinement et en pleine crise COVID-19 ? A l’époque, oui j’en étais sûre. Et aujourd’hui, je ne le regrette pas.
Changer….
En 2017, j’étais en mission en Birmanie avec mon conjoint….Déjà plus de 10 and d’humanitaire, sur le terrain, dans des contextes dits d’urgence…Une année difficile pour nous : impossibilité de se rendre à un mariage d’amis chers, un décès et des soucis de santé dans la famille…A 38 ans, était-il temps de me poser les bonnes questions ? Et puis mon conjoint qui a émis ce souhait, « j’ai envie de rentrer en France, de passer du temps proche des miens »…
Et moi ? Moi j’étais merveilleusement bien en Birmanie, j’avais presque envie de prolonger ma mission…2 ans que j’étais en couple avec cet homme qui n’avait plus envie des mêmes choses…SHIT, tout s’écroulait pour moi…Que privilégier ? Son couple ou sa vie professionnelle ?
Changer de cadre de vie
Je pensais détester Paris. Quand j’ai quitté en 2008 Paris, j’avais dit PLUS JAMAIS Paris. Nous voici installés à Paris en janvier 2018…En plein hiver…10 ans que je n’avais plus passé un hiver en France…Le froid, le gris…Qu’est-ce que je fais là…Pourquoi je souffle mes 39 ans autour d’une raclette dans un 35 m2 parisien….
Et puis j’ai commencé à apprécier les bons côtés : le vin chaud, les gaufres et puis les terrasses, le ciné, le théâtre et les copains. Faire partie du quotidien des copains, s’organiser un we entre potes, un repas familial le we, voir ses copines enceintes, passer du temps avec ses neveux et nièces….
Changer de métier
Suivre son conjoint, parce que « oui je l’adore, c’est mon amour ; c’est mon trésor » dixit Pauline Ester…Mais franchement, moi une femme du 21ème siècle, affirmée, indépendante…me voilà femme de…sans job…
OK, on va à Paris ; OK je me lance dans ma formation de sophrologie. J’ai trouvé une super école (Institut Cassiopée à Chatou, si vous voulez tout savoir - Merci encore à toute l’équipe pour cette belle transformation).
SHIT, refus de la prise en charge de la formation et du congé de formation par la même occasion. Allo plan B ? Travailler en parallèle au siège d’une ONG et limiter mes déplacements terrain pour pouvoir me consacrer du temps pour ma formation (et pas pour moi, à l’époque, je n’avais même pas conscience que j’avais aussi besoin de temps pour moi).
Les candidatures, les entretiens et tout le tralala et me voilà de nouveau en jambe avec un super poste dans une de mes ONG de coeur, le rêve, le kiffe, la reconnaissance, merci l’Univers…
Se lancer dans une formation
Et me voilà chez Cassiopée, dans le bien-être et les thérapies. 9h30-18h, assise de nouveau à prendre des notes, écouter attentivement les formatrices et formateurs défilés. Je suis fatiguée. J’ai du mal à me concentrer. J’ai le tournis… Des examens, des mises en pratique…Mais je sais plus faire ça moi…
Est-ce que je suis légitime ? Est-ce que je vais y arriver ? Purée je fête mes 40 ans (cette fois ci dans un bar jusque 6h du matin avec les copains hein) et je suis en formation. Je ne sais pas pourquoi je fais cette formation, si je suis à ma place, si je suis légitime…Ce que je sais, c’est que je m’éclate dans mes pratiques pour mon livre d’or (sorte de stage de validation pratique de la sophrologie)…Est-ce que je compte vraiment m’installer ensuite ?
Changer d’univers professionnel
J’avance dans mon parcours de formation en sophrologie avec des spécialisations telles que « sophrologie & maternité » et « sophrologie, enfance et adolescence ». Je renforce ma posture thérapeutique par ma formation en relation d’aide, praticienne Rogerienne…Je commence à construire mon business plan…
BAM, la césure, la perte de confiance en mon manager, la déception envers les ONG ! Je claque la porte de l’humanitaire après plus de 10 ans d’engagement. Mes valeurs sont ébranlées, ma place dans la société, quelle place ?
Sortir zone de confort avec énergie, passion et…lâcher prise
Aujourd’hui me voilà installée et comblée. Comblée par mes rêves, mes objectifs personnels, mes valeurs, mes aspirations. Malgré les difficultés, les incertitudes, j’éprouve et j’ai éprouvé du plaisir à chaque étape de ce changement. J’ai appris que chaque petit pas que je faisais me permettait de grandir, d’apprendre et me dépasser pour me retrouver dans mes rêves de liberté, d’émancipation, d’indépendance, d’épanouissement de soi.
J’ai appris que je pouvais par moi-même faire vivre mes valeurs à travers mon identité professionnelles mais aussi ce que j’incarne lors de mes rencontres, ces consultations, ce temps que nous passons ensemble.
J’ai appris que je pouvais me relever après une forte déception professionnelle et que le travail ne faisait pas tout dans une vie. L’équilibre vie perso/vie prof est indéniable et sans D., Laurence, Sally, Stefania & Anna (mes fées, mes thérapeutes et ma superviseure), je ne serai pas arrivée seule à ce que je suis et vis aujourd’hui.
J’ai appris que je pouvais demander de l’aide, que ce n’était pas une honte de demander de l’aide. J’ai appris que je pouvais douter et partager ma vulnérabilité. Non je n’ai plus besoin d’être une femme forte, briller et réussir. J’ai appris que j’étais seule actrice de ma vie et que mes milliers étaient à mes côtés.