J’ai souvent commencé mes années à me demander « ce sera quoi ton/tes rêves cette année ? ». Je finissais souvent mes voeux avec cette citation de Jacques Brel « des rêves à n’en plus finir… ».
Rêver, même dans les pays en guerre, les enfants rêvent encore.
Rêver, ma part d’ombre. Enfant, j’avais un imaginaire puissant qui me permettait de m’extraire de cette enfance pauvre, malheureuse et violente dans laquelle je baignais. J’ignorais, à l’époque, que cet imaginaire me permettait de me maintenir en vie, d’espérer…Innocemment je programmais mon subconscient pour atteindre ma vie de femme rêvée..
Petite, j’admirais Scarlett O’HARA d’Autant en Emporte le Vent. Sa force, son affirmation de soi, sa persévérance pour protéger son domaine et sa capacité à jouer avec ses atouts, son charme..(bon aujourd’hui j’ai aussi une autre lecture de ce film et de tous les enjeux de domination)
Qu’importe, j’avais décidé d’être cette femme forte. Je m’étais promis de ne plus subir la domination des hommes quand je quitterai le foyer familial (je subissais déjà celle de mon père cambodgien et patriarcal).
Rêver, ma part d’ombre.
Oui parce qu’avec cet imaginaire débordant, j’étais souvent dans la lune, perchée. Insupportable pour mes parents, mes soeurs…Mon père me reprochait mes absences, sans cesse. Son leitmotiv « il ne faut pas rêver, il faut agir ». En grand révolutionnaire qu’il était, il défendait que se réfugier derrière ses idéaux ne faisait pas avancer ou ne changeait rien.
Oui parce que finalement, c’est aussi ça que mon père m’a transmis : des idéaux, un besoin de faire avancer les choses. Avancer, sortir de sa zone de confort, s’affirmer, se libérer.
Et rêver dans tout ça ? Pourquoi est-ce que je le vois comme ma part d’ombre. Enfant, j’ai engrammé que rêver était pour les faibles, les fainéants·es… Quelque chose d’inacceptable en société (enfin si tu côtoies mon père), alors petit à petit, à l’adolescence et jeune adulte, je suis devenue plus pragmatique et rationnelle.
Mais j’ai toujours eu ce grain de folie, ces décisions prises sur un coup de tête, rationnelles… Les nuits (enfin avant de m’endormir), je m’imaginais toujours cette femme forte de combat…Je le devenais de plus en plus.
Aujourd’hui, je me suis réconciliée avec moi. Je sais que ma capacité à rêver, mon imaginaire, ma capacité à m’extraire du quotidien, ma connexion à mon intuition, mon enfant intérieur, cette petite voix en moi ; c’est être libre et puissant·e.
Alors du fond du coeur, cette année, je te souhaite de rêver pour revenir à ton essence, ton intuition et te réaliser, réaliser ta mission de vie, réaliser tes rêves.
Pour 2023, je t’envoie tous mes voeux de bonheur, d’amour, de joies, de rêves, de fous rires et de transformation.
With love & light,
Sokchearta
Voyage à travers ton essence